Duroyon Aliette
« Il s’agit pour moi de cueillir la nature, admirer ce que l’on rejette, immortaliser ce qui va disparaître, en extraire la beauté. »
La découverte des couteaux sur les plages d’Hardelot me fournit un merveilleux champ d’expérimentation. Je peux les assembler tels quels, leur donner un sens, un rythme, dompter leurs aspérités, les casser, les peindre, leur insuffler une nouvelle vie… ». EXPRIMER DU VOLUME ET DU MOUVEMENT, DE LA LUMIERE ET DE L’ESPACE. Ma technique s’apparente à de la mosaïque contemporaine.
Pour évoquer l’océan et ses vagues, je capte la beauté gracile des couteaux de mer (coquillages) et les sort de leur contexte environnemental. En rééquilibrant cette empreinte de la nature, l’œuvre participe de ce fait à un art écologique dans le sens où l’élément, réintroduit sur un support, est recyclé sans être dénaturalisé.
J’écoute mon désir de renouer avec la nature originelle pour ressentir la force des éléments et ses répercussions sur l’humanité.
C’est un véritable jeu d’opposition du pérenne et de l’éphémère. Cette désorientation sensorielle participe au questionnement du cycle du vivant et son devenir.
Ce mouvement, je l’évoque à ma façon par des tourbillons et courants qui viennent alternativement recouvrir et découvrir les profondeurs. . Ma technique d’accumulation comme l’espace de liberté de la surface parfaitement envahi, immergé, évoquent en ce sens la force de l’eau et de son pouvoir d’avancement irrémédiable sur les terres.
Ce rapport direct et frontal avec la nature convoque aussi une émotion réelle plus douce et optimiste.
Par cette esthétisation de l’océan et des vagues, j’essaie de glorifier et magnifier les forces de la nature. HOKUSAÏ parle de la transition, du passage de la densité à la dissolution. Statiques sous nos yeux, les mouvements de la mer peu à peu vacillants, mouvants et vivants dans notre espace mental.